Grande randonnée sur le Chemin de Stevenson (GR70)

Chemin-Stevenson-2016

A l’été 2016, je me suis lancé dans la traversée du GR 70, aussi connu comme le « Chemin de Stevenson ». J’ai pris 11 jours (du 30 juillet au 9 août) pour parcourir ses 275 kilomètres dans un paysage de moyenne montagne et traverser quatre départements – Haute-Loire, Ardèche, Lozère et Gard – entre le Puy-en-Velay et Alès.

La récompense ? De nombreux points de vue en hauteur et une grande diversité de paysages : les collines champêtres du Velay, parsemées de petits hameaux aux maisons de pierres volcaniques noires ; le sommet venteux de Finiels (1699 mètres), sur le Mont Lozère, point culminant du GR qui a de furieux airs de Highlands Ecossais ; sitôt passé ce sommet, un paysage de Provence autour du Pont-de-Montvert; pour finir, l’enchevêtrement serré des collines cévenoles tapissées de châtaigniers.

C’est aussi l’occasion de se plonger dans les mystères de l’affaire de la Bête du Gévaudan (conseil de lecture : Plaidoyer pour le loup, d’Hervé Boyac), l’œuvre de Robert Louis Stevenson (L’étrange cas du docteur Jeckyll et de M. Hyde, L’île au Trésor), et l’histoire des guerres de religion qui ont secoué les Cévennes protestantes.

Physiquement, le GR70 n’est pas insurmontable, même sans être un grand sportif. Mais il ne doit pas être pris à la légère, car les difficultés sont quotidiennes (deux ou trois ascensions par jour) et le dénivelé positif total dépasse les 8.000 mètres. En été, le soleil tape fort, surtout dans l’ascension vers le col Saint-Pierre, pendant l’avant-dernière étape (la plupart des autres ascensions se font à l’ombre de forêts plutôt denses, ce qui évite la surchauffe mais gâche souvent la vue). C’est pourquoi les randonneurs (6.000 à 15.000 par an) sont les plus nombreux aux mois de mai, juin et septembre. En été, l’eau est donc un sujet à ne pas négliger. J’ai d’ailleurs opté pour une poche à eau de 2 litres*, qui présente l’intérêt de pouvoir boire sans avoir à s’arrêter pour sortir une gourde de son sac.

Le Pont-de-Montvert

Point positif du Chemin de Stevenson : le ravitaillement. A part dans la dernière étape, qui relie Saint-Jean du Gard à Alès, où les points d’eau sont rares, il est possible de se restaurer, d’entrer dans une supérette ou de remplir sa poche d’eau assez régulièrement. Il n’est donc plus indispensable, comme Stevenson à la fin du 19ème siècle, de charger un âne de 100 kilos de matériel. Pour ma part, je me suis contenté d’un sac de 40 litres (parfois un peu juste tout de même, un sac de 50 litres aurait été mieux adapté), en attachant mon sac de couchage à l’extérieur. Attention toutefois à ne pas oublier de faire des réserves pour le dimanche.

Pour voyager léger, nombre de randonneurs que j’ai croisés ont opté pour l’hébergement dans les nombreux hôtels, B&B et gîtes qui jalonnent le trajet ; certains ont même eu recours à des services de portage. Pour ma part, c’était camping, à l’exception d’une nuit à l’abbaye Notre-Dame des Neiges, qui représente une expérience intéressante pour l’isolement et la solennité du lieu, ainsi que la convivialité entre les randonneurs. Par soucis de légèreté, sans pour autant négliger le confort, j’ai opté pour une tente deux places* qui pesait seulement 1,5 kilos. Elle présente aussi l’avantage d’être très étanche, ce qui s’est avéré utile dès le premier soir, car j’ai essuyé un très gros orage, et les jours où j’ai dormi près d’une rivière, avec l’humidité que cela implique. Pour profiter au mieux des temps de récupération, j’ai opté pour un matelas gonflable* très compact et léger. Seul inconvénient concernant les campings, ils se trouvent souvent en-dehors du GR, même s’ils ne sont jamais à des distances inaccessibles. Je n’ai jamais eu besoin de réserver.

*matériel acheté sur Baroudeur Altitude

Etape 1 : Le Puy-en-Velay – Le Monastier-sur-Gazeille (19,3 kilomètres)

Hébergement : camping L’Estela

Etape 2 : Le Monastier-sur-Gazeille – Le Bouchet-Saint-Nicolas (23,6 kilomètres)

Hébergement : camping municipal

Etape 3 : Le Bouchet-Saint-Nicolas – Langogne (26,7 kilomètres)

Hébergement : camping La Cigale de l’Allier

Etape 4 : Langogne – Luc – (27,4 kilomètres)

Hébergement : camping municipal

Etape 5 : Luc – Notre-Dame-des-Neiges – (16,5 kilomètres)

Hébergement : Abbaye de Notre-Dame-des-Neiges

Etape 6 : Notre-Dame-des-Neiges – Le Bleymard – (32,8 kilomètres)

Hébergement : camping municipal

Etape 7 : Le Bleymard – Le Pont-de-Montvert – (19,3 kilomètres)

Hébergement : camping municipal

Etape 8 : Le Pont-de-Montvert – Florac – (28,5 kilomètres)

Hébergement : camping du Pont Neuf

Etape 9 : Florac – Saint-Germain-de-Calberte – (32,4 kilomètres)

Hébergement : camping La Garde

Etape 10 : Saint-Germain-de-Calberte – Saint-Jean-du-Gard – (21,6 kilomètres)

Hébergement : camping Les Sources

Etape 11 : Saint-Jean-du-Gard – Alès – (24 kilomètres)

Aymeric M.